SUITES VERTES
C'est en reprenant un de mes anciens thèmes et en le développant, que j'ai démarré cette nouvelle série, début 2017. Des suites de figures féminines sur fond vert (du moins au départ), ponctué de motifs et de signes. D'où le nom de Suites Vertes donné à cette série, même si, ultérieurement, j'ai utilisé des fonds de différentes couleurs.
Je me suis toujours intéressé aux suites et aux séries, qui représentent pour moi un premier degré (linéaire) dans l'accumulation – l'accumulation qui est l'un des axes principaux que l'on retrouve dans une grande partie de mon travail. Ici ce sont des suites de figures rythmées par des intervalles qui les séparent et qui les unissent en même temps.
Les figures sont juxtaposées, « énumérées » une à une, et non pas fondues dans une ligne harmonieuse. Elles sont plutôt frontales, dans une attitude théâtrale, un peu arrêtées, faisant face au spectateur, ce qui souligne le côté à la fois solennel et énigmatique de leur geste. Elles sont aussi fortement expressives, déformées. Elles accrochent le regard.
Il n'y a surtout aucune intention narrative. Du moins pas au premier degré. Pas dans le sens de décrire ou de raconter une histoire. Mais plutôt le souci de témoigner de l'évidence d'une condition humaine assumée et partagée.
Quant au décor, peut-on encore parler de décor quand celui-ci vient s'imprimer jusque sur les figures elles-mêmes, au point que l'on arrive à une véritable confusion entre les figures et le fond ? Le décor de motifs, de signes et de tags peut évoquer un décor urbain bombé sur un mur de béton. On peut aussi le voir comme un motif millefleurs sortant d'une tapisserie médiévale, comme la Dame à la Licorne.